Monday, October 23, 2006

Kamini: le rap des campagnes!


Vous avez sûrement du entendre parler de ce rappeur de Marly-Gomont (bled de 429 âmes, dont une famille noire, perdue en Picardie) , Kamini. Il prend le contre-pied des rappeurs des cités qui se la jouent racaille à coup de biatches et de bling bling dans leurs clips! Ici: que des vaches, des ruraux, des mobylettes et une grosse dose d'humour!

Il a un site ou on peu visionner la vidéo de son titre "Marly-Gomont". Ca commence fort par une dédicace à tout les p'tits patlins "que même jean-pierre Perneaud ne connait pas". Puis il nous rappel que le racisme existe aussi (et surtout) dans les coins paumés ou personne n'a jamais vu un noir ou un arabe mais vote quand même le Pen. Moment truculent: lorsqu'un marlaysien dit à Kamini: "j'aime pas les arabes, j'aime pas les noirs, mais toi je t'aime bien quand même, même si t'es noir". Comme quoi, quand on s'efforce de connaitre les gens un tant soi peu, on devient tout de suite moins con! Kamini nous parle de Paris et du désert Français en somme: "Une journée type dans le coin: le facteur, un tracteur..et rien!"

Reste que, contrairement à la chanson, le beat est quand même bien kitch. On dirait du swizz beats. Mais on le sait bien c'est d'abord pour rigoler! Et les paroles sont assez fendares. Ca change du rap ouaich ouaich yo, sur le beat yo!

Alors si vous aimez Kamini, cliquez ici: http://www.kamini.fr/

Et si vous aimez Marly-Gomont, cliquez ici: http://www.cc-regionguise.fr/spip/article.php3?id_article=10

Didier Super, tu connais?


Sûrement que beaucoup de gens connaisse déjà ce chanteur du Nord-Pas-de-Calais. Mais qui qui c'est? Didier Super s'est fait connaitre grâce à sa chanson "Y'en a des biens"...Mais pas seulement! Il s'est construit un carrière sur des sous-pulls beiges années 1970 ultra kitch, un accompagnement guitarre désastreux, un côté potache et amateur assumé et un humour débile, volontairement provoc'! En effet, lorsqu'on l'écoute, Didier Super est à prendre au 36 ème degré. Il campe à la perfection les personnages du français très très moyen, du beauf-raciste, du capitaliste sans scrupules, de l'abruti fini! Et c'est plutôt réussi! Faut voir les vidéos qu'il fait en style amateur. Notamment celles sur ses voyages à l'étranger où il trouve La réunion "vulgaire" et vomi devant des touristes choqués, fait dire aux indiens victimes du Tsunami de 2004 "merci le Tsunami" et leur chante "une chanson douce" pour s'endormir alors qu'ils vivent et dorment dans la rue, etc ("Misère Joyeuse"). Ca peut plaire où pas. Selon l'humour et le détachement qu'on y porte.

Didiers Super, c'est aussi des phrases chocs: "C'est-celui qui dit qui y est", "Les églises c'est pour les gens qui ont des choses à se faire pardonner, c'est donc normal que les pratiquants soient plus imparfaits que nous" ou encore "Arrête de voir ta grand-mère pour qu'elle te donne des sous et tu verras qu'elle t'en donnera plus".

Alors si vous aimez le personnage, rendez-vous sur son site bourré de surprises: http://www.didiersuper.com/

ps: Et merci à John (il se reconnaitra) qui m'a fait connaitre cet artiste grâce à un sticker de didiersuper.com collé sur son frigo!

Que trouve-t-on sur une table géorgienne?


Parlons aujourd'hui un peu cuisine! L'art de la table en géorgie est sacré! Je crois que sur ce plan, les géorgiens battent les français largement! Capables de rester des après-midi entières à manger et à boire. De vrais épicuriens. C'est un peu les repas de famille de Noël, mais tous les jours là-bas!

On parle, pour évoquer la table géorgienne et le moment passé avec ses convives, de "supra". Un maitre de cérémonie appelé "tamada" est désigné en début de repas et est chargé d'animer le repas en portant notamment des toasts (17 obligatoires et à écouter religieusement: dont ceux à la Famille, aux ancêtres, à la patrie, aux femmes, aux enfants, aux invités, à l'amitié, etc), parfois bus "bolomdé", c'est-à-dire cul sec, dans un bol voir dans une corne d'abondance. Autant vous dire que ce genre de repas est un vrai piège pour l'estomac et vous laisse bien ko par le vin et la vodka servie en grande quantité. La table géorgienne est un peu magique. Elle est sans arrêt remplie. Une table vide serait considéré comme une honte pour la famille d'accueil! L'invité doit pouvoir manger à sa faim. Et ne vous inquiétez pas, c'est toujours le cas. Un conseil, si vous vous rendez là-bas: surtout ne vous forcez pas à tout manger et laissez quelques mets dans votre assiète. Contrairement à la table française, vouloir absoluement finir son assiette n'est pas forcemment bien vu. Par ailleurs, n'essayez jamais de trinquer à la bière! C'est banni! Dans le cas contraire, vous offenserez la maitresse de maison! Car trinquer à la bière est reservé aux gens qu'on n'aime pas! Certains géorgiens le font par exemple de manière ironique en portant un toast à Shevarnaze, l'ancien président de la Géorgie ou à Staline. Mais là encore, méfiez-vous, certains sont encore de grands admirateurs de ces deux hommes politiques (il faut dire que le second est né en Géorgie, à Gori)

Alors que trouve-t-on sur une table géorgienne traditionnelle? Beaucoup de choses. Tout est servi en même temps et l'on se sert comme dans un buffet froid mais c'est plus convivial. Les entrées et plats froids: il s'agit surtout de salades: la classique (vous la trouverez sur toutes les tables géorgiennes) salade "concombres-tomates", des aubergines confites et farcies à la sauce au noix (un régal), souvent agrémentées de graines de grenades, des salades de champignons des bois, des macédoines de légumes ou encore une salade faite d'arbre épineux assez acide mais pas mauvaise. Etonnament vous ne trouverez pas souvent de feuilles de salades. Les plats chauds les plus répendus sont: l'incontournable "raja pouri", sorte de pizza au fromage géorgien, assez salé et se dérivant au gré des régions en "raja pouri imerouli", raja pouri ajarouli"(à la forme allongée et servi avec un oeuf et un gros morceau de beurre fondu. Très digeste en somme), "raja pouri lobiani" (avec une pate feuilletée et fourré aux haricots rouges), etc. Mais aussi les fameux "chachlicks", brochettes de boeuf, de porc ou d'agneaux très gouteuses servies nature avec seulement quelques rondelles d'oignon cru et accompagnées d'une sauce à base de prune verte très acide appellée "trémali". Si vous partez en Géorgie vous ne manquerez pas non-plus les "rinkali", sorte de grosses raviolis chinoises farcies à la viande et aux épices. Un géorgien peut en manger un trentaine sans problème! Aussi le lobio: sorte de soupe aux gros haricots rouges et aux herbes. Enfin on peut trouver des plats un peu plus élaborés, en sauce: le "satsivi", morceaux de poulets à la sauce aux noix (délicieux mais lourd à digérer quand même!), les chaka pouri (viandes mitonnées avec plusieurs types d'ingrédients: ratatouille, fenouill), le "ouja rouli", morceaux de viandes grillées et revenues avec des pommes sautées, des oignons et des herbes). Pour les desserts: vous trouverez des fruits (succulents) et des crèmes glacées à la vanille ou au chocolat (les géorgiens adorent en manger l'été! Mc DO fonctionne grâce aux glaces notamment!). Evitez les gâteaux (qui ont toutefois des noms amusants d'anciens personnages historiques français comme "Napoléon" par exemple), car ils sont assez roboratifs.

La table géorgienne vaut vraimment le détour! Elle est plus raffinnée qu'elle n'y parrait. Car il ne faut pas s'arrêter aux raja pouri et rinkali qui donnent, il est vrai, une image un peu "fat" à cette cuisine! Reste qu'elle regorge de fruits et de légumes très savoureux! Les tomates ont du goût et de la chaire (c'est Jean-Pierre Kofe qui serait content là-bas), les fraises sont excellentes (j'en mangeais facilement 500 grammes dans la journée!) par exemple. Surtout, on trouve des espèces rares: raisins en forme de fraises, prunes pour fabriquer la trémali, herbes et épices en tous genres etc. Un jardin d'eden en somme! Jardin que Dieu avait, selon la légende, parrait-il gardé pour lui...Mais dans sa grande miséricorde, il la donna au peuple géorgien!

Allez, bon appétit bien sûr!

Il n'existe qu'un seul restaurant géorgien en France. A Paris bien évidemment. Il reçoit de bonnes critiques des Internautes. Pous ma part je n'y suis pas encore allé. Mais je vous laisse l'adresse si vous vous laissez tenter par cette cuisine caucasienne originale:

Restaurant "Pirosmani"
6 rue Boutebrie
Paris (5ème arr)
Accès Métro Saint-Michel
tel réservations (car lieu très petit): 01 43 26 17 65

Friday, October 20, 2006

Azerbaïdjazz


Oui je sais elle était un peu facile! Mais bon, on fait ce qu'on peut aussi!

Je voulais vous parler d'un grand artiste de jazz azéri (ou azerbaïdjanais, c'est selon): Vagif Mustafa Zadeh. Il est né à Bakou le 16 mars 1940 à Bakou (capitale de l'Azerbaïdjan) et décédé le 17 décembre 1979 à Tashkent. Il a développé un style de musique appellé "mugam": sorte de mélange de jazz, de musique traditionnelle azérie et de musique classique disons. Très intéressant.

La première fois que j'ai entendu jouer sa musique c'était dans un club de jazz à Bakou avec ma copine Ulviya. Elle savait que j'aimais le jazz et voulait me faire une surprise. Ce fut réussi! En effet, nous sommes rentrés dans un club dont je ne me rappelle pluis le nom près des rues piétonnes du centre ville et pas loin de "la promenade des anglais" de Bakou. L'endroit était assez vide. Ulviya en profite alors pour me demander de lui jouer un petit air de musique en attendant la venue de l'artiste. Je m'empresse de lui faire ce plaisir en bricolant un peu précipitemment au air de Monk: 'Round Midnight. Ballade complexe et casse gueule. Mon jeu est un peu gauche, ma rythmique approximative, mais le plaisir de jouer pour elle est là! De retour auprès d'Ulviya et de son amie accompagnée de sa fille, nous attendons le jeune prodige. Il s'installe rapidement au piano, et se met à exécuter une musique très lyrique mais aussi très limpide et percussive. Je suis tout de suite interpellé. C'était du Vagif Mustafa Zadeh! Il enchaîne les thèmes et dévoile la pâte de l'artiste qu'il interprète: un style d'une grande élégance, racé, fait de gammes orientales et de chromatismes, d'improvisations recherchées, à mi-chemin entre l'hommage à la musique traditionnelle azérie et le jazz moderne. Une invitation au voyage sur la route de la soie...

Merci Ulviya de m'avoir fait connaitre ce brillant musicien. Merci encore.

Je ressors de ce lieu avec la joie d'avoir passé un merveilleux moment et d'avoir découvert une musique qui m'a transcendé dès les premières notes. Je vous recommande à tous d'écouter ce grand musicien!

Allez chercher le son. J'ai pas de lien cette fois çi. Mais je vous ai mis une jolie photo du Monsieur avec une moustache qui envoit bien du gros! (lol) Si c'est pas un bio cadeau ça?!

A écouter: Düşünce (le premier morceau que j'ai entendu et aussi mon favori!), Ay peri, Qızıl üzük, Melodya, ezize, Fantaziya, İmprovizasiya

Thursday, October 19, 2006

Carpe Diem

Allez, je vous lâche un petit adage de Dana Bryant, poétesse, slameuse, histoire d'apporter un peu de sagesse et d'apaisement après une note d'humeur un brin désabusée et caricaturale (lol):

"Yesterday is history, tomorrow is a mystery, but today is a gift"

Ben voui. C'est vrai et c'est BO. Merqui Dana!

Les aventures truculentes d'un demandeur d'emploi: aide toi et le ciel t'aidera!


Ah, la recherche d'emploi! Quel beau métier! A temps complet s'il-vous-plait! Non-rémunéré par-dessus le marché! Me voilà entré dans la fameuse catégorie "demandeurs d'emploi" depuis mon inscription formelle à l'ANPE il y a un mois et demi de cela. Et que d'aventures! Laissez moi vous narrer la vie croustillante d'un demandeur d'emploi lambda:

Premiers jours: nous nous levons au aurores, le coeur léger, l'envie de gagner, plein d'énergie, allumons notre ordinateur et zou, surfons sur les sites d'offres d'emplois: ANPE.fr biensûr, mais aussi l'apec, monster, civiweb, eurobrussels, résacoop, et j'en passe! Et commence alors un long travail de "sherlocke holmes", pour reprendre l'expression de notre chère et plantureuse conseillère emploi international de l'ANPE.

Première étape: Nous mettons en route les agents de recherche qui nous ramènent vraiment n'importe quoi. Dernière offre en date: emploi de technicien supérieur dans le domaine de l'électrotechnique à Zurich. Pourquoi pas. Si on est électronicien...

Deuxième étape: sélection des offres intéressantes (rares, il faut l'admettre). Nous nous empressons de lire un peu plus attentivement la fiche de poste et cliquons sur les sites Internets des entreprises publiques ou privées ayant lancé l'offre pour avoir de la matière au moment de la rédaction de notre fameuse lettre de motivation.

Troisième étape: à nos crayons. Nous nous creusons les méninges pour rédiger les lettres de motivations. Il faut être crédible, ambitieux, original et dynamique! Rien que ça! Montrer qu'on connait la boite (alors que c'est faux, arrêtez les conneries...).

Quatrième étape: envoi de la marchandise par e-mail en format PDF, ça fait plus pro (lol).

Et c'est le début des emmerdes! (lol). Ou plutôt de l'emmerde! On attend...Puis on attent. Puis rien. Toujours rien. Alors on se dit qu'on devrait peut-être se remettre à rechercher d'autres offres d'emplois, envoyer davantage de CV, de candidatures spontanées, viser les secteurs porteurs, quitte à ce qu'ils ne soient ni dans notre branche ni dans nos cordes...Puis on s'occuppe. On va se dégourdir les jambes en allant prendre l'air, faire un peu de sport, aller au ciné, voir les copains (pas trop parce qu'eux ils ont du boulot, parlent du boulot et ne doivent pas rentrer trop tard le soir car il reprennent le boulot le lendemain). On se dit qu'il faudrait peut-être s'inscrire à deux, trois concours administratifs, histoire ... de s'occupper. Pis au cas ou on trouverait rien. Alors on se remet à re-lire, douloureusement, nos cours de droit public et d'économie. Pis on se dit que c'est chiant et que ça va pas nous aider à trouver un emploi de lire du Chappus!

Les journées passent...et se ressemblent. Les semaines passent. Toujours rien. Ou presque. Si quand même, des accusés de réception et des réponses très polies nous rappelant à quel point nous sommes géniaux mais qu'il n'y a malheureusement pas de place pour nous. Ah bon...Bah j'croyais...Parce que si j'étais gén...Ttttt. Non mais! Il faut reprendre les recherches. Pas se décourager (difficile quand les portes ne s'ouvrent pas, ne répondent pas, quand le travail est fastidieux, laborieux, ennuyeux...)

Allez, nous décidons pour occupper le temps de nous inscrire en Intérim! Quelle bonne idée que voilà! Ca fera passer le temps. Pis ça changera du quotidien, un peu terne et pas très rigolo. "Allo, Nicolas. Je ne vous dérange pas?", "Non, non...j'attendais votre appel justement!". "J'aurai une mission à vous proposer", "Ah bon?! oui laquelle?", "Un déménagement, mais c'est seulement deux heures". Bon ça dépanne. Prochaine fois ça sera un inventaire. On espèrera deux heures de plus au compteur!

Il faut maintenant aller dans les structures d'accompagnement à la recherche d'emploi: ANPE, AFIJ, etc! Ca nous rappelle un peu les conseillers d'orientations au Lycée. On sort de l'entretien pas plus avancé, mais comme soulagé. On s'est confessé. Et ça va mieux. Merci monsieur le conseiller. Vraiment, encore merci pour tous vos judicieux conseils. J'avais pas pensé à regarder sur les sites Internet pour trouver un job! (lol)

Les études supérieurs ne payent décidemment plus. Surtout lorsqu'elles ont été faites à la Fac. Très très mauvais sur le CV tout ça monsieur. Comment? Je vois que vous avez fait Droit et Sciences-PO? Mais pourquoi n'avez-vous pas fait une école d'ingénieur ou une école de commerce? On vous aurait pris! Parce que là vous avez un profil trop généraliste. Vous comprenez, on recherche des experts pour ce poste! Expert en tout, expert en rien! C'est une affaire de mode tout ça! Il fut un temps (révolu malheureusement pour moi!) où Droit et/ou Sciences PO faisaient leur petit effet auprès de l'employeur. Bon ben j'suis plus à la mode.

Ah on me dit dans l'oreillette qu'il faudrait avoir minimum 2 ans d'expérience, parler une langue rare en plus de l'anglais, avoir une vraie expertise et un réseau conséquent pour trouver un premier emploi! Et parrait-il que pour les filles c'est....Ah non, qu'est-ce qu'il est mysogine celui-là. J'irai plus sur son blog!

Notre rentrée au CPAG approche. Elle est prévue pour le 6 Novembre. YEEEESSS. Jamais nous aurons attendu avec autant d'impatience une rentrée. Nous trépignons comme un p'tit gosse de riche! Une rentrée, c'est de nouvelles têtes, un nouveau décor, des gens qui sont dans le coup et quin'en veulent! Nous allons retrouver un cadre, une dynamique, un "gnaque", un tempérament de "killer"!

Mais je crois qu'on m'appel pour la soupe! Déjà? Et oui, nous vous dévoilons le poteau rose pour la faim (ha ha)! Nous sommes chez papa maman! C'est la classe non à 26 ans?!

Vivement la rentrée tiens!

Dites "33 A"

Ca faisait un petit moment que j'essayais de trouver un lien réferençant cette musique venue de Géorgie (pour changer). J'en ai chié. Faut dire que je suis pas non-plus ze crack en info et en recherche Internet! (lol) Enfin, c'est trouvé et je vais pouvoir vous faire partager cette sympatique musique:

Bon 33 A, qu'est-ce que c'est? La première fois que j'ai entendu ce nom, c'était dans la bouche d'un anglais, barry, qui bosse au British Council à Tbilissi. Il me dit: "Dis moi Nicolas, tu connais 33 A?" A l''évidence, je lui réponds non, n'ayant jamais entendu ce nom auparavant. Alors il me rétorque, avec un ton amusé: "c'est le groupe à la mode ici. Ils répètent pas loin de chez moi. 33 A est l'adresse ou ils répètent en réalité. Ils font des reprises de qui...attends....Ah oui, Dutronc. Mais en Géorgien. Si si c'est vachement bien!" Dubitatif. Des reprises de Jacques Dutronc en Géorgien, mouai, pourquoi pas. Et après...Reste que, comme toute la jeunesse branchée de Tbilissi écoutait ça, j'ai très rapidement été amené à entendre cette musique.

Premier concert, premiers émois: C'était au Festival "Art Gene" début juillet. 33 A jouait en dernière partie. Je décidais d'y aller, accompagné du fils de mon propriétaire, Beka, lui aussi fan de ce groupe. Les musiciens se font attendre, les balances sont pénibles, je deviens un brin impatient. Puis le groupe s'installe avec en arrière-fond un écran géant projetant de splendides images de paysages caucasiens en noir et blanc. Premier morceau: "Fanduri". Une composition instrumentale, à la guitarre (en fait c'est un genre de guitarre dont j'ai oublié le nom en géorgien), mélancolique, lancinante, hypnotique, nostalgique...Grosse claque! Puis Niaz, chanteur charismatique de 33 A, enchaîne avec ses musiciens une série de compositions originales avant de clore le set sur le morceau de départ. Et la boucle est bouclée. Et je décide d'acheter le CD!

Pour être tout à fait honnête avec vous, leur premier album m'a pas trop emballé. Certes, le fameux "gogoebi", reprise de "j'aime les filles" de Dutronc en géorgien s'écoutait. Mais le reste de l'album (sorte de rock-reggae un peu terne) , beaucoup moins -mis à part peut-être "Dro". Leur dernier album est par contre une vraie réussite. Plus court, plus abouti, plus éclectique, plus original en un mot! Avec quelques petites perles: "Alti" (peut-être mon morceau préféré: encore une fois un instru, assez mélancolique, porté par un thème bouleversant joué au violoncel et à la guitarre sèche), "j'ai noué nos lacets" (car le Niaz est aussi francophone et qu'il a une façon très poétique et personnelle de chanter et de jouer avec les mots de la langue française. Un morceau frais et enjoué), "Galaktioni" (pour son refrain entêtant chanté en français encore une fois!), "Axali celi", "Tbiliso" (reprise très épurée - chant/guitarre-basse- d'un chant traditionnel géorgien en hommage à la ville de Tbilissi), "Imedis Dila", ou encore "Maia".

Enfin, je vous laisse apprécier la musique de 33 A et en juger par vous-même en écoutant les titres en ligne à l'adresse suivante:

http://music.inet.ge/main.php?aid=1

ps: allez tout en bas de la page et écoutez les titres sur la playlist. Il y a les morceaux du dernier album de 33 A, "Axali albomi"

Friday, October 13, 2006

Génération précaire: reparlons-en!

Je pense que beaucoup d'entre-vous connaisse ce collectif, Génération Précaire. En deux mots et pour resituer leur action: il s'agit d'un mouvement qui a émergé à la suite de manifestations spontannées en 2005 à Paris et qui revendique un véritable statut du stagiaire inscrit dans le code du travail français pour lutter contre toute forme d'abus. Et Dieu sait qu'il en existe des abus dans ce domaine là! Le mouvement parle même, en évoquant la masse de stagiaires travaillant aujourd'hui en France, d'une "véritable armée de réserve". Un peu marxiste certes, mais leurs revendications ne sont pas infondées.

J'étais à Bruxelles, en stage, lorsque j'ai entendu pour la première fois parler de ce mouvement. Et tout de suite je me suis senti proche de leurs idées. Tout simplement parce que comme beaucoup de jeunes étudiants, j'ai été amené dans mon parcours universitaire à faire des stages obligatoires. Mon premier fut non-rémunéré. Mon second l'était. Reste que les entreprises, et même les administrations (qui devraient donner l'exemple je trouve), en profitent car un stagiaire: c'est de la matière grise pas chère voir gratuite, en grande quantité, donc facile à trouver, corvéable à mercie, car intéressé par une évolution dans la boite, et facile à virer, car sans protection au regard du code du travail.

Rien dans la loi ne protège le stagiaire. Il faut remonter à un décret de 1976 permettant aux entreprises, sous condition d'indemniser leurs stagiaires au moins 350 € par mois, d'obtenir des réductions de charges sociales, pour trouver une trace du "statut" du stagiaire dans la loi. Je vous laisse imaginer la suite. Ce décret à donc, malgré l'esprit du texte, poussé les entreprises à ne rémunérer leurs stagiaires qu'à hauteur de 350 € par mois pour être en conformité avec la loi française. Pas plus, pas moins.

Pire encore sont les structures publiques! Car nombre d'entre-elles ne payent pas leurs stagiaires, qui effectuent leurs tâches pour le prestige de l'organisme. Ainsi en est-il du Ministère des Affaires étrangères français ou de l'ONU et du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) pour ne citer qu'eux!. Dans ce cas de figure, la Commission européenne, pourtant bien souvent brocardée en raison de son côté bureaucratique, fait quasimment figure d'exception en rémunérant honnêtement ses stagiaires.

Concernant les missions données aux stagiaires: cela peut-aller du "stage google" à l'occupation d'un vrai poste à responsabilités. Génération Précaire nous éclaire ainsi sur la formation de stagiaires par ... des stagiaires. Difficile à croire, mais ça existe!!

Le plus dramatique dans tout cela, c'est que cette situation existe depuis relativement longtemps, et à tendance à s'aggraver. Il n'est pas rare aujourd'hui de cumuler des stages pour se créer sa propre expérience au risque d'avoir un parcours illogique et de perdre en crédibilité auprès de l'employeur. Aucun homme politique n'en parle alors qu'on est actuellement en pré-campagne pour les présidentielles. Et ce phénomène de précarisation qui pousse les stagiaires à galérer en moyenne trois ans après leurs études sup' pour trouver un véritable emploi, se poursuit dans toute l'Europe! Montez à BXL! C'est "Intern-land" là-bas! Les soirées de stagiaires brassent des quantitées de jeunes adultes (entre 24 et 30 ans disons) surdiplômés et dans la course au CDD.

Génération précaire propose de signer une pétition pour pallier ces dysfontionnements et offrir un véritable statut au stagiaire. Aujourd'hui, déjà 14 924 personnes l'ont signé. (Je suis le 14 925). Si vous vous sentez concernés, signez là: http://www.generation-precaire.org/Petition-pour-la-reforme-du-statut#sp6

Et pour en savoir plus sur ce mouvement, ses revendications concrètes, lire des témoignages, cliquez ici:

http://www.generation-precaire.org/

Wednesday, October 11, 2006

No Format: le petit label qui monte

Je ne sais pas si vous connaissez déjà ce label? Mais si ça n'est pas encore le cas, et si vous êtes un amateur de belles musiques, tout style confondus, ruez vous sur leur site hautement esthétique: http://www.noformat.net/intro.html

Ce label se définit comme étant "sans orientations esthétiques précises, mais avec une vraie exigence artistique; sans radicalisme idéologique, mais contre toute forme d'uniformisation". Tout est dit. Les directeurs et concepteurs de ce petit label indépendant ont le mérite d'effectuer un choix artistique sans fausse note! Pas un album distribué par ce label n'est à jeter. Etonnant! Mais l'on ne va quand même pas s'en plaindre. On est aujourd'hui tellement abreuvé de merdes FM qu'il ne faudrait pas bouder son plaisir.

Attention, il ne s'agit pas pour autant de musique élitiste. Et c'est aussi ça la grande force de ce label! Oubliez donc ECM ou Act! Ici, vous pourrez tous les styles musicaux ou presque. Mes coup de coeur, outre l'album de Gonzales "Solo piano" déjà encensé dans ma précédente critique, Julia Sarr et Patrice Larose, un duo qui nous distille une musique africaine teintée de flamenco très touchante, Toto Bona Lokua, trio africain nous berçant de leur voix chaudes et subtiles ou encore Misja Fitzgerald Michel qui nous fait partager sa science de la guitarre jazz en réinterprétant certains thème avec brio (écoutez ce qu'il fait de Lonely Woman d'Ornette Coleman pour vous rendre compte).

Allez, bonne navigation et bonne écoute!

10 albums pianistiques pour une île déserte!






Juste une p'tit jeu avec moi-même. Complètement inutile, si ce n'est que je vous fait partager mes goûts musicaux!

Pourquoi l'île déserte? C'est vrai qu'a priori cela ne me viendrait pas à l'idée d'emmenner que des albums instrumentaux. Je crois qu'il me faudrait des paroles et des voix humaines pour éviter de sombrer dans la solitude et la folie en prenant avec le temps un ballon Wilson pour Vendredi! Juste pour montrer l'importance de mes choix et pis pour faire comme dans les mag' de musique! (lol). Private joke.

Pourquoi seulement de la musique pour piano? Simple: je fais du piano et c'est encore l'instrument qui m'émeut le plus. Puis c'est, à l'instar du Lion dans la catégorie des animaux, le roi des instruments! (lol)

Alors maintenant dévoilons la sélection:

1: Baptiste Trotignon: "Solo I & II"

Je triche déjà puisque je présente deux albums au lieu d'un. Mais je conçois ces deux disques comme une suite logique du travail et de la recherche artistique du pianiste. Baptiste Trotignon, pianiste de jazz français qui s'est fait connaitre du grand public en gagnant le Django d'or d'espoir en mars 2001 et en jouant avec la fine fleur du jazz français actuel (David El-Malek, Dré Pallemaerts, les frères Moutin et les frères Belmondo pour ne citer qu'eux), nous joue quasi-uniquement que des compositions originales. D'entrée ce qui frappe à l'écoute de sa musique, c'est son univers si particulier, à la croisée des chemins entre un jazz moderne et une écriture sophistiquée empruntant au répertoire classique de génies comme Debussy ou Ravel. Cet homme là a un touché exceptionnel, un sens de la mélodie en constante évolution et un tempo parfait. Un artiste qui saura réconcilier les ferrus de jazz et de musique classique!

A écouter: "The dream is gone", "Youpala", "Como tu me voi", "Ostea", "Music for a while", "Love me tender", Julia", "Que reste-t-il de nos amours?".


2: Gonzales: "Solo piano"

Personnage avant tout, ce canadien s'est fait connaitre d'abord en s'auto-proclamant "the worst mc" et en jouant une musique foutraque tantôt rappée, tantôt électro-expérimentale le tout habillé total rétro-rigolo. Puis, en 2004 sort cet ovni dans la discographie du Monsieur. On découvre un musicien sensible, imaginatif, très inspiré d'artistes comme Erik Satie ou encore Debussy. Il nous livre dans cet album une petite série de 16 chef d'oeuvres. Petites pièces très courtes (la plus longue fait 4'34 min) et savoureuses. Parfois mélancoliques, mais toujours très mélodiques. L'homme ne cherche pas d'ailleurs à noyer son auditeur dans d'interminables chorus lointains du thème de départ. Jouer avec la mélodie, tel est son crédo et tel est notre plaisir en écoutant cette oeuvre originale.

A écouter: tout. Rien n'est à jeter.

3: Glenn Gould: "Bach: the well-tempered clavier"

Facile, je le reconnais. Mais Bach joué par Glenn Gould, c'est quand même quelque chose de fabuleux pour ne pas dire de jouissif! Il a tout compris du génie de Bach: dynamique, voix intérieures (contrepoints), mécanique céleste, chant des dieux. Ecouter Bach nous oblige à se poser la question de l'existence de Dieu. Sans rentrer dans cet interminable et impossible exercice intellectuel, force est de constater que s'inspirer de Dieu peut s'avérer bénéfique pour l'art! Certains poseurs de bombes devraient peut-être se mettre au piano tient!

A écouter: Tout, encore une fois.

4: Thelonious Monk: "The London Collection: Volume One"

Ah, Thelonious Monk! C'est véritablement le premier pianiste de Jazz que j'ai écouté, réécouté, pendant des heures et des heures. Plus encore que Keith Jarrett je crois. Et pourtant Dieu sait que je l'ai écouté aussi celui-là!! Rendons à César ce qui appartient à César. Si j'ai découvert ce génie, et le second également, c'est grâce à mon père qui l'écoutait à la maison. Tout de suite sa musique m'a parlée et j'ai su rentrer dans son univers hors du commun. Il n'est pas le musicien le plus véloce certes, mais son jeu est unique. Dans cet album, on retrouve la tradition (le piano stride) et la modernité de sa musique. Ses compositions sont aujourd'hui quasimment toutes des standards. Et pourtant, il s'agit de thèmes bien souvent complexes, pour ne pas dire barrés, avec des enchainements d'accords déconcertants, mais toujours accompagnant une mélodie enjouée. Il y a du bonheur dans sa musique. Bonheur qu'il n'a peut-être pas connu pourtant. L'homme aux chapeaux loufoques s'est enfermé au début des années 1970 dans un mutisme total, atteint de schyzophrénie depuis des années, il mourra seul, autour des chats de la Baronne de Panonica le 17 février 1982. Il s'agit ici de ses tout derniers enregistrements phonographiques. Les meilleurs sans doute! En guise de testament.

A écouter: "Trinkle Tinkle", "Crepuscule with Nellie", "Darn that dream", "Nice work if you can get it", "Loverman".

5: Michel Petrucciani: "Promenade with Duke"

Encore un géant (malgré son nanisme) qui nous a quitté trop tôt! Le petit bonhomme atteint de la maladie de crystal (maladie des os qui les rend très fragiles, au point de casser comme du crystal) dès sa naissance, cela n'a pas empêché l'animal de se frotter au piano très jeune. Il atteint très vite une technique et un jeu pianistique impressionnant à force de labeur. L'homme dira, au cours d'une interview qu'il ne "crois pas au génie, seulement au dur travail". Certes, il a sans doute raison. Reste que Michel Petrucciani a du génie. Cela s'entend dans son jeu, ses phrases, son sens du groove, sa générosité débordante. Dans cet album en hommage à Duke Ellington, le pianiste reprend ses plus grandes compositions: "Caravan", "Lush life", "African Flowers" ou encore "Satin Doll". Tout le jeu du pianiste français est là. Pour notre plus grand bonheur. Un album accessible et grâcieux.

A écouter: "Caravan", "In a sentimental mood", "One night in the Hotel", C-Jam blues"

6: Keith Jarrett: "Facing you"

J'aurai pu, par facilité, choisir ici le fameux "Kohln Concert", éloge du lyrisme modal décontracté. Mais j'ai préféré vous mettre un album moins connu mais tout autant magique! Son album solo de jeunesse: "Facing you", enregistré en 1972. Et déjà tout l'univers de Keith Jarrett est présent: envolée lyrique, dextérité, folk, country, gospel. Musicien complet, perfectioniste et prolyxe, Monsieur Jarrett nous livre ici 8 morceaux originaux: groovy: "In front" ; brut: "Ritooria", romantique: Lalene" ou encore très planant: "My lady; my child".

A écouter: " Ritooria", "Lalene", "My lady-my child"

7: Chick Corea: "Children's Songs"

Comment oublier mon artiste favori?! J'ai choisi ici une facette de l'artiste que l'on connait moins; loin, très loin de ses projets électroniques futuristes tels Return to Forever ou acoustiques comme "Now he sings, now he sobs". On peut lire dans les notes du cd que le musicien s'est inspiré du monde de l'enfance pour écrire ces petites chansons très courtes et denses. Il en ressort une fraicheur indiscutable, une forme d'écriture assez complexe mais très mélodique grâce aux nombreux ostinatos, un son cristallin et une interprétation percussive maligne et efficace. Le dernier morceau intitulé "Addendum" est une composition pour trio piano-violoncel-violon qui n'est pas sans rappeler l'atmosphère du fameux trio de Ravel en la mineur en plus moderne (quoi que) peut-être.

A écouter: d'une traite!

8: Alain Planès: "Children's corner, suite Bergamasque, Images I & II"

Amateur d'art, de peinture et de poésie, il n'est pas étonnant de retrouver ce brillant et modeste pianiste français interpréter du Debussy. Et comment? J'avais auparavant écouté ses deux albums précédents ou il enregistrait l'intégrale des Préludes ainsi que celle des Etudes du plus grand musicien impressioniste du siècle dernier, et déjà l'on retrouvait ce style percussif, tout en relief. Il a toujours voulu enregistrer sur des pianos d'époque (Bechstein 1897 pour les préludes par exemple) pour faire resurgir l'atmosphère unique des compositions de Claude Debussy. Ici il interprète ce que l'on pourrait définir comme le corps de l'oeuvre pour piano du compositeur. On y retrouve la fameuse suite Bergamasque avec son poétique "Clair de lune" ainsi que l'intégrale des "Images", fabuleux bouillonement d'ambiance aquatique. Debussy aimait dire "Quand on n'a pas l'occasion de se payer des voyages...il faut y suppléer par l'imagination." Il a raison. Si si, fermez les yeux, écoutez, vous êtes déjà dans le jardin d'eden!

A écouter: "Suite Bergamasque"

9: Pascal Rogé: "Après la pluie"

Le pianiste nous interprète ici les plus célèbres compositions d'Erik Satie. Surréaliste avant l'heure, ce compositeur français du début du XXème siècle aimait aggrémenter ses partitions de conseils destinés à l'interprète tout aussi loufoque voir absurde les uns que les autres. Homme déconcertant, à moitié clochard, il n'en a pas mois crée une oeuvre simple (surtout pas simpliste! Sa musique est difficile à interpréter parce que justement simple si on veut lui donner toute sa profondeur. Impossible ici de se cacher derrière sa technique) entièrement consacrée à la recherche de la mélodie la plus épurée possible. Pari réussi. Et d'autant plus mis en valeur par Pascal Rogé qui respecte ce devoir réserve. Ici le pianiste joue tout en retenue, laissant retomber les notes avec finesse. Il m'est maintenant très difficile d'écouter une autre version des Gymnopédies ou des Gnossiennes par un autre pianiste-interprète!

A écouter: Les gymnopédies, les gnossiennes, Pièces froides, Avant-dernières pensées, Prélude de la porte héroïque du ciel.

10: Alexandre Tharaud: "Ravel: l'intégrale de l'oeuvre pour piano"

Difficile de squizer le pauvre Maurice Ravel lorsque l'on a évoqué plus haut l'oeuvre de ses deux frères d'armes: Debussy et Erik Satie. On a déjà tout dit sur cet artiste hors pair: Ravel miniaturiste, Ravel orchestrateur, Ravel poète de l'enfance, Ravel pince-sans-rire ou encore l'horloger suisse. Images réductrices il est vrai. Ravel était bien plus complexe que cela. Il a été avant tout un musicien complet et a composé dans tous les registres: oeuvres vocales, trio, quartet à cordes, symphonies, etc. Mais c'est peut-être dans son oeuvre pour piano qu'il se livre le plus et met sa musique entièrement à nu. On retrouve son jeu baroque, ses airs élégants: "Valses nobles et sentimentales", "Sonatine", "Pavane pour une infante défunte" ou encore "le Tombeau de Couperin". Alexandre Tharaud joue ici merveilleusement bien, comme à l'accoutumée j'ai envie de dire. J'avais déjà été subjugué par son album qui nous faisait découvrir les suites en la et en sol de Rameau, prélude à la musique de J-S Bach. Rien d'étonnant de retrouver toute cette verve et ce talent dans cette interprétation réussie de l'intégrale de l'oeuvre pour piano de Maurice Ravel.

A écouter: "Valses nobles et sentimentales", "Gaspard de la nuit", "Le tombeau de couperin", "Pavane pour une infante défunte", "Jeux d'eau", "Alborada del Gracioso" ou encore "A la manière de Borodine".

Pour les amateurs de piano, un site sympa: http://www.pianobleu.com/

Orgasmus vas is tas?

Je sais pas si vous avez regardé hier soir la télévision comme moi, mais il y avait une émission assez intéressante sur Arte (peut-être encore la seule chaine qui vaille le coup d'acheter un téléviseur aujourd'hui! Et je dis cela sans faire mon intello-bobo) consacrée aux rapports amoureux et à la découverte des plaisirs charnels. On y passait en revue la masturbation, les zones érogènes, la fellation, le cunilingus, le fameux point G ou encore le recherche de l'orgasme à tout prix. Et tout ça avec des explications très scientifiques de psychologues ou sexologues émérites et à une heure décente ou la ménagère de plus de 50 ans est encore devant sa petite lucarne! On y voit par exemple des hommes décomplexés montrer leurs positions sexuelles préférées à l'aide d'un ours en peluche, un médecin expliquer à l'aide d'un croquis l'endroit ou se situe le point G à une jeune femme qui n'en savait fichtre rien (c'est vrai qu'expliqué scientifiquement, c'est tout de suite moins excitant je trouve. Laissons libre court à l'imagination...), une mamie fringuante de 68 ans et toutes ses dents nous avouer dans des sous-bois qu'elle a eu un orgasme fabuleux avec son amant qui lui, contrairement à son mari, la faisait jouïr, un homo expliquant les bienfaits du titillement de la prostate ou encore un quadra vantant les délices des voies anales...

Merci Arte pour ce joli cadeau! Enfin, remercions cette chaine qui a su briser tous ces taboux malheureusement toujours existant en 2006! On y voit des femmes et des hommes en parler librement, sans honte ni culpabilité. Notre héritage judéo-chrétien en prend un vilain coup! Et dans ce cas c'est pas plus mal je trouve! Pour clore l'émission, un débat biensûr! Avec une actrice porno, Ovidie, brillante dans ses interventions. Même si l'on entend beaucoup de lieux communs, comme disait mon ancien prof de droit civil, "ça va s'en dire, mais ça va mieux en le disant". Ben voui, l'homme n'est pas qu'une machine à bander, n'en déplaise aux féministes enragées. Ben voui, il faut du désir et des sentiments pour prendre son pied dans un rapport sexuel. Et ne surtout pas rechercher la performance! Ca serait anti-productif. Laissez ça pour votre boulot!

ps: petit bémol sur la déco et l'animation kitchissimes qui entouraient ces doculs: des playmobils masturbant un phallus en plastique géant, des personnages en patte à modeler en train de manoeuvrer derrière l'animateur. Décrédibilisant.Ou peut-être tout simplement décrispant! En tout cas, très drôle :-)

Sunday, October 08, 2006

Quand bonheur rime avec volonté

Aujourd'hui, j'ai lu un article intéressant paru dans le dernier Version Femina. Oui, cela peut parraitre étonnant, mais il y a parfois de bons articles dans cet appendice du TV mag! Il s'agit d'un psychiatre, Boris Cyrulnik, qui nous livre une approche anti-déterministe de la vie. On apprend par exemple que notre corps sécrète une mollécule appellée sérotonine agissant contre la dépression. Chaque individu est doté dans son patrimoine génétique de plus ou moins de sérotonines. Toutefois, celles-ci pourraient être stimulées notamment par la parole, "l'environnement affectif, la conscience de soi, de sa personalité". On apprendrait à maitriser nos émotions pour éviter de craquer devant une assiette de pâtes trop sâlées en somme. Pourquoi pas?! Tant que l'on en arrive pas à ne plus rien ressentir du tout... La clef réside une fois de plus dans un bon dosage: chimique et thérapeutique!

Pour en savoir plus: Boris Cyrulnik, "de chair et d'âme", éditions Odile Jacob

A quoi ça sert?

Je suis allé au Festival International de la BD à Chambéry avec un copain et une copine samedi dernier. C'était la 30 ème édition cette année. Avec comme invité, Zep, le célèbre dessinateur de Titeuf. A l'issue de la visite, je me suis posé la question suivante: A quoi cela peut-il servir? Sinon à faire de l'argent biensûr! L'essentiel des stands avait pour vocation de vendre des BD, activité que l'on peut faire en dehors du festival. Un seul intérêt peut-être? Satisfaire le plaisir des fans avec la fameuse séance de dédicace. Enfin, je n'aurai retenu que la partie expo du dessinateur Emmanuel Lepage à la Galerie de Malraux et celle des stands de l'école ENAAI (l'école d'art plastique de la ville) qui proposaient, eux, une véritable démarche artistique et pas que mercantile!

www.chamberybd.fr

Un point de vue sur l'Azerbaïdjan

Je vous laisse l'adresse du blog d'un gars que j'ai rencontré à Tbilissi avec sa copine alors qu'ils étaient en vacances. Il a séjourné quelques mois en Azerbaïdjan pour effectuer un stage au PNUD et donne dans son blog sa vision du pays, ses impressions sur la vie et les gens là-bas. Je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il dit, notamment concernant Tbilissi et la Géorgie. Mais comme pour moi concernant l'Azerbaïdjan, il a visité ce pays avec sa copine et n'y est pas resté suffisamment pour en donner une analyse objective. Reste qu'il dresse un tableau sans langue de bois sur le pays du pétrole et du caviar noir. Et rien que pour ça, ça me plait!

http://remibaku.blogspot.com/

Rencontre





Dans le train qui me ramenait de mon dernier trip à Bakou, j'ai rencontré, à la frontière géorgienne de Gardabani, une photographe d'origine Tchèque installée au Québec, Iva Zimova. Comme l'attente à cette frontière était interminable (il faut se rendre dans un pays hors de la zone Shengen pour se rendre à quel point une frontière peut-être pesante...), nous avons bavardé un peu et décidé de rentrer en taxi à Tbilissi (ce qui est possible une fois les passeports contrôlés). J'ai ainsi découvert qu'elle faisait du photo-reportage dans la région. Comme elle fait un travail intéressant je trouvais, et parce que ce métier est encore trop peu reconnu à sa juste valeur, je voulais vous laisser en juger par vous-même à travers ces 4 clichés choisis de l'artiste.
Si son oeuvre vous plait, allez jeter un coup d'oeil sur ces deux liens Internet:

http://www.voxphoto.com/fondsdocumentaire_en.html

http://www.panos.co.uk/

Découverte musicale

Depuis mon retour, outre mon rapport de stage à taper et à soutenir devant mon jury de Sciences PO, j'ai pu profiter de certaines choses et découvrir l' album d'un copain que je vous recommande vivemment d'acheter! Il se prénome Ricky James. Son album s'intitule "Kora Kola". C'est une sorte de musique métissée aux accents africains, groove et variété. Il y a de la fraicheur et à l'écoute du disque se dégage un univers musical coloré très attachant! Foncez à Disco Savoie si vous êtes sur Chambéry pour vous le procurer ou allez sur le site Internet de ce poète-chanteur-auteur-compositeur: http://ricky-james.com/

Un peu de nostalgie






Comment résister à l'envie de vous mettre quelques photos de mon séjour merveilleux à Tbilissi, capitale de la Géorgie. Si vous avez du mal en géographie, voici un petit cours de rattrapage: La Géorgie est un pays du Caucase qui se situe au Sud de la grande Russie, au nord de l'Arménie (ou notre président Jacques Chirac a effectué récemment sa PREMIERE visite officielle alors même que ce pays existe depuis 15 ans) et de la Turquie et à l'ouest de l'Azerbaïdjan. Petit pays de 4 et quelques millions d'âmes de la taille de la Suisse, enclavé dans une région géopolitiquement conflictuelle (le pays connait des heurts avec deux régions séparatistes notamment: l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie), la Géorgie reste un pays mal connu et pourtant charmant, accueillant où il fait bon vivre. Parrait-il qu'une fois qu'on quitte ce pays, on y revient automatiquement. Je veux bien le croire. D'autant plus que ça me rapprocherait de ma chérie qui habite à Bakou!

Ca y'est, je viens de faire comme tout le monde!

Je sais déjà ce que certains vont dire: "Oh là, le gars il a crée son blog, comme tout le monde". Ou encore: "il se la raconte". D'une certaine manière, en effet, je vais me raconter. Mais cette initiative remonte à mon séjour à Tbilissi, en Géorgie, cet été. J'avais eu envie de créer ce blog à ce moment là pour donner de mes nouvelles quotidiennement d'une façon un peu plus originale qu'en envoyant des mails collectifs assortis de photos compressées en pièces-jointes.

Alors c'est fait. Mais pourquoi créer un blog alors que mon séjour (j'effectuais un stage de fin d'études sur un projet européen, pour ceux que ça intéresse) est déjà terminé? Car je voulais étendre ce journal à d'autres centres d'intérêts que mon propre parcours. Je donnerai donc mes sentiments sur ce qui anime le monde et ce qui m'anime. Rien de vraiment politique. Juste une manière de donner mon point de vue sur la société, les choses qui m'ont plu. Mais aussi d'évoquer mes étonnements, mes doutes, mes réflexions sur ce qui m' entoure et ce qui m'attend: le début de ma "carrière professionnelle" (j'aime pas cette expression, mais bon). Enfin, c'est l'occasion aussi pour moi de vous livrer mes goûts artistiques, mes coups de coeurs ou mes coups de gueule!

Alors, reste désormais à vous éclairer sur le choix du titre pour mon blog! Juste un petit clin d'oeil au projet d'enfouissement de pipelines reliant Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, Tbilissi, capitale de la Géorgie, et Ceyhan, ville turque. Bakou, parceque ma dulcinée vient de là-bas, Tbilissi parceque j'y ai vécu un peu plus de trois mois durant la saison estivale 2006 et Chambéry, parceque j'y vis actuellement. En attendant de repartir vers d'autres horizons...