"Fur: un portrait imaginaire de Diane Arbus"

Parlons de nouveau ciné. En rentrant de Paris hier aprèm, je décidais d'aller au cinéma. Le Victoria d'Aix-les-Bains, autrefois LE cinéma du centre-ville que j'aimais fréquenter durant mes années collèges et lycées, a été relégué en salle "d'art et essai" (entendre par là les "non-blockbusters") suite à la création d'un multiplex sur les abords du lac. J'avais donc le choix entre "Fur" et "Le Grand silence", cette curiosité De 2H30 sur le quotidien contemplatif et médidatif des chartreux (n'espérez pas obtenir la recette de la Chartreuse, chèrement gardée par les frères chartreux). "Fur" s'imposait donc.

D'entrée, le réalisateur, Steven Shainberg, nous prévient qu'il ne s'agit là que d'une fiction, d'un portrait imaginaire de cette photographe de "Freaks" qu'était Diane Arbus.

Le film: Très esthétique. Les plans sont présentés comme des photos d'art, avec de très belles couleurs. La musique donne une ambiance très plannante à l'histoire, laquelle se résume à la rencontre de la future Photographe avec son premier sujet de portrait et l'univers des "monstres" (que sont en réalité les gens souffrant d'atrophies, de nanisme, etc).

Les acteurs: Nicole Kidman est comme toujours (si l'on met de côté ses débuts de carrière ou on ne lui proposait que de vilains nanards comme "jour de Tonnerre" avec son ex de mari et scientologue mégalo, Tom Cruise) excellente. Une véritable actrice hitchcokienne! Très expressive. L'angoisse et l'attirance pour les marginaux transpirent sur son visage dans ce film. Robert Downey Junior est aussi très bon. Quel jeu! Quelle voix!

Mon avis: Bel objet esthétique. Presque lynchien. Manque pourtant de profondeur. Un peu déçu. On peut attendre sa sortie en DVD en somme.